Les prix des carburants devraient grimper de 4 à 6 centimes par litre dès le 1er janvier, selon l’Union française des industries pétrolières. Cette hausse serait liée au dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE), qui pèse déjà lourd dans le coût d’un litre à la pompe et dont l’enveloppe va encore augmenter.
CEE: un outil vertueux qui coûte cher
Créé en 2005, le mécanisme des certificats d’économies d’énergie repose sur le principe du pollueur-payeur. Les fournisseurs d’énergie comme EDF, Engie ou TotalÉnergies doivent financer des actions pour réduire la consommation et améliorer l’efficacité énergétique. En contrepartie d’une subvention accordée à un ménage ou une entreprise, par exemple pour remplacer une chaudière au fioul par une pompe à chaleur, ils obtiennent des CEE qui leur permettent de prouver qu’ils ont atteint les objectifs fixés par l’État.
Problème: cette obligation va être renforcée à partir du 1er janvier. Le dispositif, qui représentait déjà 6 milliards d’euros en 2025, doit passer à plus de 8 milliards d’euros en 2026, selon un décret du ministère de l’Économie. Ce surcoût ne disparaît pas par magie: il est en partie répercuté sur les factures des consommateurs, et donc sur le prix des carburants à la pompe.
4 à 6 centimes de plus par litre à la pompe
D’après l’Ufip, le coût actuel des CEE représente environ 11 centimes par litre sur tous les carburants. Avec l’évolution du dispositif, cette part devrait augmenter de 4 à 6 centimes au 1er janvier. Pour un automobiliste qui fait régulièrement le plein, la facture annuelle pourrait donc sensiblement grimper, même si le montant précis dépendra bien sûr de sa consommation.
Certains pourraient imaginer que les distributeurs absorbent cette hausse en réduisant leurs marges. Mais selon l’Ufip, les marges nettes seraient très faibles, de l’ordre de 0,01 à 0,02 € par litre. Autrement dit, il y aurait peu de marge de manœuvre pour éviter que cette hausse liée aux certificats d’économies d’énergie ne se retrouve directement sur le ticket de caisse.
Entre quasi taxe et vigilance annoncée
Sans surprise, cette perspective fait réagir. L’association 40 millions d’automobilistes dénonce ce qu’elle qualifie de « quasi taxe inadmissible ». Du côté des pouvoirs publics, le ministère de l’Économie promet d’être « très vigilant » sur l’impact du dispositif CEE sur l’évolution des prix l’année prochaine. Reste à voir comment cette vigilance se traduira concrètement pour les conducteurs.
Autre paramètre clé: l’évolution des cours pétroliers. Le président de l’Ufip rappelle qu’une baisse du prix du baril pourrait compenser, au moins en partie, la hausse liée aux CEE. Pour l’instant, les derniers relevés du ministère de la Transition écologique indiquaient un prix moyen de 1,697 € le litre de gazole et 1,707 € pour le SP95-E10 au 21 novembre. En résumé, entre transition énergétique et pouvoir d’achat, les prix des carburants restent au cœur d’un équilibre délicat.

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