Cupra change d’échelle. Avec la nomination officielle de Markus Haupt à la tête de Seat et Cupra et un investissement de près de 10 milliards d’euros pour les futures productions de Barcelone, la marque espagnole affiche clairement son ambition. Cette nouvelle stratégie Cupra passe par l’électrique, les SUV et surtout par de nouveaux marchés jugés porteurs.
Un investissement record pour Barcelone
Fraîchement confirmé au poste de PDG, Markus Haupt rappelle que les près de 10 milliards d’euros engagés constituent «le plus important investissement industriel de l’histoire des entreprises espagnoles». Au programme, la production des futurs Cupra Raval, Skoda Epiq, Volkswagen ID. Polo et ID. Cross sur le site de Barcelone. Autrement dit, l’usine devient un véritable hub stratégique pour le groupe, avec Cupra en figure de proue.
Cette mise de départ colossale montre que le groupe Volkswagen veut consolider Cupra comme marque à forte valeur ajoutée. La stratégie Cupra s’appuie sur un positionnement plus émotionnel, des designs affirmés et un rôle pilote pour les modèles électriques compacts et les SUV. L’enjeu est clair: faire de Barcelone une vitrine industrielle et de Cupra un levier de croissance global.
Cap sur le Moyen-Orient, la Turquie et le Mexique
Plutôt que de se lancer à l’assaut des États-Unis, projet désormais abandonné, Cupra choisit une autre voie. Markus Haupt explique que la stratégie est axée sur le Moyen-Orient, une région en pleine croissance financière. Les retours positifs des fans, concessionnaires et investisseurs sur place confortent ce virage, qui inclut aussi la Turquie et le Mexique dans la liste des priorités.
Dans ce contexte, le concept Cupra Tindaya, présenté au Salon de Munich, joue un rôle clé. Ce SUV de 4,74 m, décrit comme «l’expression maximale de notre ADN stylistique», préfigure un modèle de segment D pensé pour ces marchés. Pour Haupt, un tel SUV est «une étape nécessaire» pour adresser le Moyen-Orient, la Turquie et le Mexique. On comprend mieux comment Cupra veut se positionner: un constructeur à l’image forte, avec des SUV familiaux au design marquant.
Cupra en pleine expansion produit
En parallèle, Cupra élargit déjà sa présence sur le marché. La marque rappelle avoir lancé sept voitures en sept ans, un rythme soutenu qui traduit une volonté d’installer rapidement un catalogue crédible. La marque promet d’«étudier toujours les possibilités d’expansion» et d’«explorer d’autres segments, d’autres modèles et de nouveaux marchés».
Pour les acheteurs, cela signifie une gamme désormais large, avec une montée en puissance annoncée sur les segments porteurs. Sans entrer dans le détail de chaque futur modèle, le message est clair: Cupra ne veut plus être perçue comme une simple ramification de Seat, mais comme une marque à part entière, capable d’exister à l’international face aux généralistes comme aux labels plus sportifs.
Seat en retrait, mais pas abandonnée
Reste la question de Seat. En filigrane du discours, on sent que le groupe concentre d’abord ses moyens sur Cupra. Pourtant, Markus Haupt se veut rassurant. Selon lui, Seat «complète parfaitement Cupra», en visant des clients différents sur d’autres marchés. Il affirme également: «nous investissons dans Seat». Le message officiel est donc celui d’une complémentarité entre les deux marques.
Concrètement, les Seat Ibiza et Arona viennent d’être restylées. La face avant et la qualité perçue ont été revues, preuve que des moyens sont consacrés à la marque. Toutefois, ces évolutions restent mesurées: il aurait fallu de véritables remplacements plutôt qu’un simple lifting. Les investissements sont là, mais ils restent limités, ce qui contraste avec l’ampleur des moyens déployés pour Cupra.
Au final, Cupra apparaît clairement comme la priorité stratégique du groupe, avec une vision internationale, des modèles électrifiés et des SUV pensés pour de nouveaux marchés. Seat, elle, conserve son rôle, mais sur un tempo plus discret. Les prochaines années permettront de voir si cet équilibre entre les deux marques tient ses promesses, ou si Cupra finit par prendre définitivement le leadership espagnol au sein du groupe Volkswagen.
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