Dans ce Grand Prix marqué par une météo enfin sage, Max Verstappen n’a pas laissé passer sa chance et a transformé l’erreur de Lando Norris au premier virage en victoire annoncée. Le départ du Grand Prix, attendu comme un bras de fer entre les deux hommes, a tourné court pour le Britannique, qui a lui-même reconnu avoir tout « foutu en l’air » dès l’instant crucial.
Un départ sous haute tension qui tourne à l’avantage de Verstappen
Dès l’extinction des feux, Norris se montre ultra agressif et traverse la piste pour fermer la porte à Verstappen. Mais il pousse le curseur trop loin. En abordant le premier virage, il freine tard, tire tout droit et sort large. Il rejoint la piste aux côtés du Néerlandais, mais a perdu sa vitesse et se fait aussitôt dépasser par George Russell. En quelques secondes, le pilote McLaren vient de compromettre une course qui devait relancer le suspense.
Derrière eux, le premier virage se transforme en champ de bataille. Lawson se loupe au freinage et percute Piastri, Alonso évite l’incident en se décalant, ce qui force Leclerc à sortir large. Plus loin, Gasly perd l’arrière de son Alpine et touche Hulkenberg, tandis que Bortoleto oublie visiblement de freiner et T-bone un Stroll totalement innocent. Albon s’accroche avec Ocon, mais malgré ce chaos, la majorité du plateau parvient à repartir.
À la fin du premier tour, le classement donne le ton: Verstappen mène devant Russell et Norris, suivi de Sainz, Hadjar, Lawson, Piastri, Bearman, Leclerc et Alonso. Lawson traîne un aileron avant endommagé, Tsunoda et Bortoleto passent déjà par les stands, et Stroll abandonne dans la foulée. Le scénario idéal pour un Verstappen clinique, qui n’a plus qu’à gérer.
Stratégies pneus et VSC, un contexte piégeux mais maîtrisé
Avant même le départ, la course s’annonçait comme un casse-tête pour Pirelli. Entre la « graining » sévère sur les pneus tendres et le manque de données après un vendredi perturbé, la stratégie semblait ouverte. Sur le papier, la solution la plus rapide restait un un seul arrêt avec départ en mediums puis passage aux durs entre les tours 20 et 26. Tous les leaders s’élancent d’ailleurs en pneus jaunes, avec seulement quelques audacieux en durs ou en tendres plus loin sur la grille.
La neutralisation par VSC pour dégager les nombreux débris offre une première fenêtre stratégique. Antonelli, Gasly et Lawson passent déjà par les stands, tandis que Tsunoda, reparti après son changement de moteur et un départ depuis la voie des stands, enclenche une remontée. Une fois la VSC retirée au quatrième tour, Verstappen mène Russell d’1,3 seconde et imprime un rythme très élevé. Norris est déjà lâché de 2,5 s quelques boucles plus tard, confirmant que sa petite erreur du départ a eu de grandes conséquences.
En milieu de peloton, Alonso emmène un véritable train de voitures, Hamilton remonte depuis la 20e place en pneus durs et se débarrasse d’Antonelli, et Leclerc gagne du terrain en déposant Bearman pour la 7e position. Les meilleurs tours tombent tour à tour pour Alonso, puis Tsunoda, puis Russell, preuve que le rythme est soutenu sur cette piste où le grip reste précaire.
Norris craque, Verstappen déroule
Ce Grand Prix devait être une étape clé pour le titre F1. Même si la couronne ne pouvait pas être mathématiquement scellée ce dimanche-là, une victoire de Norris aurait pu maintenir la pression sur Verstappen. À l’inverse, cet échec au premier virage offre au Néerlandais une occasion rêvée d’accentuer son avantage. En tête, il gère tout: température des pneus, rythme de course, distance avec Russell. Derrière, Norris doit d’abord stabiliser sa position avant d’envisager l’attaque.
Psychologiquement, ce type d’erreur coûte cher. Norris sait qu’il avait la possibilité de dominer le départ et d’imposer sa loi. En tentant un coup ultra agressif, il s’est mis lui-même hors-jeu. À l’inverse, Verstappen, fidèle à son style, reste propre, opportuniste et sans pitié. Dans une saison où chaque départ compte double, le contraste entre les deux approches est saisissant.
Un Grand Prix moins fou que la veille, mais riche en enseignements
Après les conditions diluviennes de la veille, ce Grand Prix sans pluie pouvait sembler plus terne. Pourtant, entre un départ explosif, des choix de pneus cruciaux et une lutte stratégique en tête, il livre plusieurs enseignements. D’abord, Verstappen demeure le maître du départ quand il s’agit de transformer l’erreur d’un rival en domination tranquille. Ensuite, Norris doit encore gagner en gestion des moments clés s’il veut vraiment bousculer la hiérarchie.
Enfin, la course rappelle à quel point les stratégies pneus peuvent tout changer, surtout quand le manufacturier manque de données et que la piste reste « verte » jour après jour. Entre monstre de constance qu’est Verstappen et outsiders comme Alonso, Tsunoda ou Hamilton capables de remonter grâce à un bon choix de gommes, la saison promet encore quelques soirées agitées, même sans l’intervention des fameux Weather Gods.

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