Entre pluie, froid et couvercle de regard desserré, ces essais libres 2 du Grand Prix de Las Vegas ont tourné à la séance tronquée. Si Lando Norris signe le meilleur temps, le véritable niveau de performance des équipes reste très difficile à lire, tant les interruptions ont cassé le rythme et les programmes.
Une piste froide, piégeuse et peu fréquentée
Dès le début de séance, le ton est donné: il fait froid, la piste est à peine à 17 degrés et quelques zones encore humides compliquent le travail. Les pilotes se montrent très prudents, au point que les premières minutes se déroulent dans un silence quasi complet, seulement troublé par les annonces du circuit et quelques DJ au loin.
Gasly, Russell et Colapinto ouvrent finalement le bal en pneus mediums, avant d’être rejoints par Hamilton et Antonelli. Le grip est précaire mais les temps tombent rapidement, au fil de l’évolution de la piste. Lawson signe un premier temps de référence, vite effacé par Hamilton, puis par Russell et Verstappen, déjà dans le rythme.
Au fil des tours, Antonelli, Hülkenberg puis Russell améliorent encore, tandis que Norris semble d’abord en difficulté et doit même interrompre un tour rapide. Piastri est alors loin, à plus d’une seconde de la tête. Mais la tendance va vite tourner en faveur de McLaren.
Norris en tête, mais un classement trompeur
Une fois lancé, Lando Norris change totalement de visage. Il s’offre d’abord le meilleur temps en 1’34.713, immédiatement suivi par Piastri. La hiérarchie bouge ensuite en continu, avec Hamilton, Russell puis Verstappen qui se relaient au sommet, à mesure que la piste gagne en adhérence.
Le passage aux pneus tendres redistribue les cartes. Leclerc prend la main en 1’33.763 avant de partir à la faute au virage 9, frôlant une Sauber. Lawson et Hadjar se mêlent à la lutte, tout comme Hülkenberg, solide dans le haut du tableau. Norris réplique avec un 1’33.602, meilleur temps du jour, en étant le plus rapide dans les deux premiers secteurs.
Au final, le top 10 de cette séance FP2 voit Norris devant Antonelli, Leclerc, Hülkenberg, Hadjar, Lawson, Russell, Albon, Verstappen et Hamilton. Stroll, Gasly, Sainz, Piastri, Tsunoda ou encore Alonso restent plus loin. Mais avec peu de relais en tendres pour la majorité du plateau, ce classement a tout d’un instantané très trompeur.
Le spectre du regard desserré et une direction de course critiquée
À un peu plus de vingt minutes de la fin, la séance bascule avec un premier drapeau rouge. Alpine évoque un couvercle de drain suspect au virage 17. Las Vegas retrouve ainsi le spectre du « manhole cover » qui avait déjà gâché une édition précédente. La reprise est annoncée, mais les commissaires restent en inspection et les informations tardent à arriver.
La direction de course est d’ailleurs pointée du doigt. Aucun détail sur les moteurs utilisés, les évolutions de voitures ou les infractions éventuelles n’est communiqué. Le texte parle d’un manque total de communication et d’un fonctionnement jugé « totalement non professionnel », ce qui ajoute à la frustration des équipes et des spectateurs déjà transis dans les tribunes.
La séance est finalement relancée pour seulement six minutes. Hülkenberg, Sainz, Albon, Bortoleto et Lawson se précipitent en piste, mais Leclerc tombe en panne au virage 5, provoquant un nouveau drapeau rouge. Décision tombe ensuite: FP2 ne reprendra pas. Les programmes longs sont sacrifiés, tout comme les simulations plus fines de qualification.
Une hiérarchie illisible avant la suite du week-end
Entre météo compliquée, piste froide, rares tours en pneus tendres et interruptions à répétition, ces essais libres 2 à Las Vegas laissent les observateurs sur leur faim. McLaren surprend avec un Norris en tête, Mercedes et Ferrari ne semblent pas larguées, et des pilotes comme Lawson ou Hadjar se mettent en valeur. Mais difficile d’en tirer des conclusions solides.
Avant la suite du week-end, les équipes devront examiner leurs données en détail, comme l’évoque Zak Brown en parlant de deux configurations différentes chez McLaren. Pour les fans comme pour les ingénieurs, une chose est sûre: il faudra attendre les prochaines séances pour commencer à y voir clair dans la hiérarchie réelle de ce Grand Prix de Las Vegas perturbé.

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