Le pneu C6, le plus tendre de la gamme Pirelli en F1, a suscité des critiques appuyées, notamment de Max Verstappen. Mario Isola se dit ouvert au dialogue et confirme qu’il n’est pas prévu d’amener le pneu C6 à une autre course cette année. Le sujet est sensible, mais la réponse de Pirelli se veut posée et pédagogique.
Ce qui coince avec le C6
Sur plusieurs tracés urbains, dont Bakou, des pilotes ont préféré épargner les mediums pour les qualifications plutôt que d’exploiter les tendres. Verstappen a même suggéré de « laisser ce pneu à la maison ». Il a pointé des week-ends où le C6 n’a pas convaincu, citant Monaco, Imola et Montréal. Résultat, une incertitude stratégique s’est invitée en qualifs, parfois plus subie qu’utile.
Pirelli nuance cependant. Selon Isola, le C6 restait plus rapide que le C5, d’un petit écart, environ deux dixièmes. Problème, l’avantage est délicat à extraire. Le comportement se montre plus pointu, parfois imprévisible. Les pilotes peinent à trouver la fenêtre idéale et à répéter la performance.
Pourquoi Pirelli a renoncé
Initialement, le C6 devait apparaître à Singapour et à Las Vegas. Pirelli a finalement renoncé. À Singapour, la charge énergétique est très élevée pour un composé si tendre. À Vegas, le facteur clé devient la température, avec un risque accru de graining.
Isola détaille la mécanique. Plus le composé est tendre, plus la résistance mécanique baisse. En conditions fraîches, le graining s’invite surtout lors des premiers tours, quand le pneu sort des couvertures mais n’est pas encore à température. Une fois le graining initié, la performance chute. Dans ce contexte, si le C5 fonctionne sans graining notable, mieux vaut rester sur C3-C4-C5.
Et maintenant?
Pirelli prend acte des remarques. L’équipementier admet que le C5 et le C6 sont trop proches aujourd’hui. L’objectif affiché est d’augmenter le delta entre ces deux gommes afin de donner une vraie raison d’être au C6. Des ajustements sont prévus pour 2026, avec une homologation qui distinguera mieux chaque composé.
À court terme, pas de retour du pneu C6 cette année. Cela clarifie les choix de week-end et réduit l’aléa en qualifications. À moyen terme, un C6 mieux différencié pourrait redevenir un outil stratégique, sans piéger les pilotes par un comportement trop pointu. La balle est dans le camp de Pirelli, qui dit avoir tiré les leçons de cette première saison du C6.
En synthèse, Verstappen a mis le sujet sur la table, et Pirelli répond par des faits et un plan. Un C6 retravaillé, moins fragile et mieux calibré, serait une bonne nouvelle pour le spectacle comme pour la stratégie.
Commentaires