Antonio Filosa vient tout juste de prendre la tête de Stellantis, et déjà, la nouvelle équipe dirigeante fait parler d’elle. Ce n’était pas gagné d’avance, avec le suspense autour de la succession de Carlos Tavares. Pourtant, la nomination des membres du comité de direction s’est déroulée en un éclair. Qui sont ces « mousquetaires » qui devront relever les énormes défis du groupe automobile ? Regardons de plus près cette garde rapprochée inédite, entre stabilité et nouveaux équilibres.
Des cadres expérimentés pour stabiliser le groupe
Ce qui marque d’abord, c’est que tous les membres proviennent du sérail Stellantis. Pas de visage inconnu, mais bien des piliers qui connaissent déjà les rouages du géant italo-franco-américain. Cette stratégie du maintien de l’existant vise clairement à rassurer, à éviter les soubresauts d’un management trop remanié. On retrouve des figures solides: Jean-Philippe Imparato, qui cumule à présent le pilotage de l’Europe et celui de Maserati, ou encore des responsables historiques de l’entreprise. Même Antonio Filosa continue de superviser la zone Amériques en parallèle de son nouveau rôle de CEO.
Déséquilibre hommes-femmes et rôle de la France
À noter tout de même: parmi les douze membres principaux, seules deux femmes sont présentes, respectivement en charge de la communication et des achats. Si ce sont des postes à forte visibilité, ils restent hors des directions encore plus stratégiques comme les finances ou la production. En revanche, la France place six de ses représentants dans l’instance décisionnelle, un vrai symbole du poids hexagonal au sein du groupe.
Le marketing et le design mis au second plan
Curiosité organisationnelle : des fonctions essentielles comme le marketing et le design sont désormais « secondaires » dans le fonctionnement du groupe. Olivier François, figure reconnue à la tête de Fiat, gère le marketing global tout en restant en place. Ralph Gilles, aux commandes du design, est aussi du second cercle, mais ces deux métiers pourtant clés ne siègent plus au cœur du comité opérationnel. Un choix stratégique peut-être destiné à renforcer l’efficacité, à un moment où chacun doit rester concentré sur la relance du groupe.
Maxime Picat sur le départ: un symbole du changement
Côté absents, le nom de Maxime Picat retient l’attention. Ce Français, autrefois pressenti pour la direction générale, quitte Stellantis pour un nouvel horizon, peut-être chez le rival Renault ? Cette recomposition répond aussi à l’équilibre entre les nations: Italiens et Américains y sont à parts égales. Mais l’enjeu, c’est la suite: relancer rapidement la dynamique, alors que la valeur en Bourse a chuté de plus de 30 % sur les six derniers mois. Filosa n’a pas tardé à convoquer les 250 cadres du groupe à Turin dès le lendemain de sa prise de fonction. La mission est claire: remettre Stellantis sur les rails, entre consolidation et innovation, pour éviter que le navire ne tangue davantage.
Commentaires