L’annonce a jeté un pavé dans la mare : l’interdiction des voitures thermiques neuves pourrait arriver bien plus tôt que prévu pour une partie du marché. L’Union européenne, soufflant le chaud et le froid sur les calendriers, envisage de faire passer la pilule dès 2030, soit cinq ans avant l’échéance initiale. Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, tous les automobilistes ne sont pas concernés : la mesure viserait d’abord les sociétés de location et les gestionnaires de flottes d’entreprise.
Pourquoi cibler les flottes et la location ?
Sur le marché automobile, les grandes flottes sont de véritables locomotives. Entre les sociétés de location courte durée et les voitures attribuées aux collaborateurs, ce segment représente une part colossale des immatriculations de voitures thermiques chaque année. Ces véhicules redeviennent rapidement accessibles sur le marché de l’occasion, permettant à des dizaines de milliers de particuliers d’acheter des autos plus récentes à moindre coût. On comprend pourquoi la Commission européenne surveille de près ces acteurs-clés : ils entraînent tout l’écosystème dans la future mobilité bas carbone.
Un accélérateur pour le marché de l’électrique ?
En supprimant l’achat de voitures thermiques neuves pour ces professionnels dès 2030, l’Europe entend donner un sérieux coup de boost à la démocratisation des véhicules électriques. Ces sociétés joueraient alors, malgré elles, le rôle de catalyseur : plus de renouvellement, plus d’électriques sur le marché de seconde main, prix qui s’ajustent, infrastructures qui suivent la cadence. En théorie, tout le monde y gagnerait, du moins sur le plan écologique. Reste le défi du coût, de l’usage spécifique des pros (longues distances, fortes sollicitations) et de la vitesse réelle de déploiement des bornes.
Controverses et réactions sur la nouvelle feuille de route
L’idée passe mal du côté des loueurs et gestionnaires de flotte. « Impossible à tenir », s’insurgent certains grands groupes. Nico Gabriel, patron de Sixt, évoque même une disparition programmée des voitures de location à bas prix en vacances pour monsieur et madame Tout-le-monde. Il faut dire qu’en cinq ans, tout basculer dans un secteur tendu, ce n’est pas une mince affaire. L’Europe promet un texte officiel d’ici fin 2025, mais la négociation s’annonce électrique et va agiter toute la filière jusqu’à la dernière minute.
En résumé : prudent mais inévitable ?
Si le projet se confirme, les particuliers conserveront quelques années de répit pour leurs achats de voitures thermiques neuves, tandis que les professionnels devront amorcer le virage du siècle sans filet. La pression sur les prix, l’occasion et l’innovation annoncée promet une décennie 2025-2035 mouvementée. Restez à l’écoute : chaque modification de calendrier peut bouleverser tout le paysage auto français.
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