Obtenir son permis de conduire, c’est souvent le sésame synonyme de liberté et d’autonomie. Mais aujourd’hui, cette étape peut ressembler à un véritable parcours du combattant. Les délais d’attente pour avoir une date d’examen au permis de conduire s’allongent, mettant la patience des candidats et de leur entourage à rude épreuve.
Des délais records selon les régions
De nombreux élèves m’écrivent en désespoir de cause. En moyenne, il faut patienter entre deux et dix semaines pour obtenir une convocation à l’examen. Mais attention, ces moyennes cachent de grandes disparités. Sur le terrain, certains candidats attendent jusqu’à un an en région parisienne ou dans certains départements comme la Saône-et-Loire ou le Finistère. À Rennes, la situation est telle que des élèves patientent parfois huit mois avant d’être convoqués ! Résultat: la moindre erreur lors de l’examen prolonge encore l’attente, puisqu’un nouvel essai peut se faire attendre plusieurs mois.
Manque d’examinateurs et contraintes budgétaires
Pourquoi les rendez-vous sont-ils aussi rares ? La raison principale est la pénurie d’examinateurs. Faute de moyens, de nombreux postes restent vacants et le nombre d’examens possibles plafonne dangereusement. Par exemple, en Ille-et-Vilaine, seuls 13 examinateurs sont présents sur le terrain pour des centaines de candidats. Le problème budgétaire s’ajoute: moins de places à l’examen, c’est aussi moins de candidats reçus du premier coup et donc un engorgement du système.
Mais ce n’est pas tout. Le coût élevé de la formation (souvent 50 euros l’heure de conduite) pousse certains candidats à prendre moins d’heures pour limiter la facture, quitte à être moins préparés et à échouer… ce qui accentue encore l’engorgement du calendrier. Vicious circle, vous avez dit ? Absolument.
Une demande qui explose avec la réforme des 17 ans
L’abaissement de l’âge légal pour passer le permis à 17 ans a multiplié les demandes dans toute la France. La situation était déjà compliquée, elle devient parfois invivable depuis cette réforme. Dans de nombreuses auto-écoles, les listes d’attente s’allongent et les familles s’impatientent.
À cela s’ajoute une conséquence sociétale: devant ces délais, certains jeunes prennent le risque de conduire sans permis, surtout s’il y a une nécessité professionnelle derrière. Sans compter que la tension monte, et que gérants d’auto-écoles et examinateurs subissent de plein fouet les incivilités croissantes.
Conseils pour les candidats et perspective
Soyons francs: la situation ne va pas s’apaiser tout de suite. Pour ceux qui se lancent, je conseille de soigner leur préparation dès la première tentative pour éviter le piège du rattrapage interminable. Envisager la conduite accompagnée si possible, ou s’intéresser aux solutions alternatives (auto-écoles en ligne, apprentissage supervisé). Et surtout, anticipez au maximum vos démarches administratives ! Côté institutions, tout le secteur espère un recrutement d’examinateurs et un vrai plan d’action pour résorber ces retards qui grèvent la mobilité des jeunes, notamment en zones rurales.
Commentaires