L’affaire des airbags Takata continue de faire couler beaucoup d’encre. Ce scandale mondial, qui a coûté la vie à plusieurs automobilistes et blessé de nombreux autres, n’a pas fini de soulever des questions sur la responsabilité des concessionnaires. À La Réunion, la polémique renouvelée autour du groupe Leal ajoute une couche locale à ce dossier complexe.
Comprendre l’enjeu des airbags défectueux
Depuis plus de dix ans, les airbags Takata sont à l’origine de rappels massifs chez de nombreux constructeurs, dont BMW. Malgré la médiatisation, certains véhicules à risque circulent encore. Ils posent un problème de sécurité considérable: un airbag défectueux peut blesser gravement, voire tuer, lors d’un accident. À La Réunion, un cas dramatique d’accident a déclenché une procédure contre le concessionnaire local.
Le casse-tête du suivi client et du SIV
Au cœur de la défense du distributeur Leal, le manque d’accès au Système d’immatriculation des véhicules (SIV). Sans ce fichier officiel, il est quasi impossible pour un concessionnaire ayant repris une marque sur l’île d’identifier et de prévenir tous les détenteurs de modèles concernés. Philippe-Alexandre Rebboah, manager général du groupe, décrit un enchaînement de circonstances: fichiers clients absents du précédent distributeur, refus d’accès au SIV, démarches restées vaines… Comment contacter un propriétaire dont on ignore l’existence ?
Cet argument soulève une question de fond : l’État doit-il faciliter le travail des distributeurs lors de rappels critiques ? Ce flou entretient l’inquiétude des usagers et la difficulté à mener à bien des campagnes de prévention efficaces, surtout lorsque les véhicules changent plusieurs fois de mains.
Des campagnes qui peinent à atteindre tous les propriétaires
Malgré des efforts colossaux pour remplacer ces airbags à risque (campagnes TV, radio, réseaux sociaux), des voitures potentiellement dangereuses roulent encore. À La Réunion, près de 20 000 véhicules toutes marques seraient encore concernés. C’est le revers de la mobilité moderne : beaucoup ignorent tout simplement qu’ils sont à bord d’un véhicule rappelé. D’où l’importance de multiplier les relais et la pédagogie, afin que chaque propriétaire vérifie sa situation et prenne rendez-vous chez son concessionnaire.
Pour l’instant, la justice devra trancher les responsabilités. Mais sur le terrain, la véritable urgence reste la mobilisation générale : si vous êtes concernés, ne tardez pas, faites contrôler votre véhicule ! La sécurité n’attend pas.
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