Les résultats Porsche font l’effet d’une douche froide. Le constructeur de Stuttgart dit traverser le creux de la vague, avec une marge d’exploitation réduite à 0,2 % et un bénéfice d’exploitation ramené de quatre milliards à 40 millions d’euros. La direction promet un point bas en 2025, avant un retour à la rentabilité dès 2026. Les marchés restent prudemment confiants: l’action a repris près de 3 % ce lundi 27 octobre.
Un plongeon inédit des marges
Longtemps modèle de profitabilité, Porsche affiche désormais une marge quasi nulle. Le troisième trimestre a même viré au rouge, avec une perte de 966 millions d’euros, contre 974 millions de bénéfice un an plus tôt. Le contraste est saisissant. La marge est passée de 14,1 % à 0,2 % en un an. Et le bénéfice d’exploitation s’effondre de quatre milliards à 40 millions d’euros, soit -99 %.
Stratégie électrique, Chine et douanes: le cocktail
Plusieurs facteurs pèsent lourd. Les coûts liés au ralentissement de la stratégie électrique et la fin du projet interne de production de batteries alourdissent la note. S’ajoutent 700 millions d’euros de pénalités douanières américaines et la guerre des prix en Chine. Porsche chiffre l’impact total à 3,1 milliards d’euros sur ses comptes 2025. Des lancements ont aussi été repoussés de quelques mois faute de batteries, comme les 718 Boxster et 718 Cayman électriques ainsi qu’un SUV à 7 places.
La dynamique commerciale s’en ressent. Depuis janvier, Porsche a livré 212 509 voitures, en baisse de 6 %. La Chine recule de 26 %. L’Europe fléchit de 4 %. Les États-Unis tiennent mieux avec +5 %. Le mix géographique évolue donc, dans un contexte de coûts en hausse et de marges sous pression. Les résultats Porsche en portent la trace.
Gouvernance et cap 2026
Le constructeur prépare sa relance avec un changement de direction. Michael Leiters, ex-McLaren, remplacera Oliver Blume début 2026. Il héritera d’une entreprise en crise, engagée dans des négociations sociales et sous pression boursière. Malgré tout, les analystes restent raisonnablement optimistes. L’action a gagné près de 3 % ce lundi 27 octobre, la perte annoncée ayant été moins lourde qu’attendu. Les investisseurs visent une marge à un chiffre élevé en 2026.
En synthèse, Porsche encaisse le coût d’un réalignement stratégique et d’un marché mondial plus dur. 2025 serait le point bas, 2026 l’année du redressement annoncé. La route restera exigeante, mais un retour à la rentabilité est sur la feuille de route. Reste à exécuter vite et bien.
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