L’élection FIA pour un second mandat de Mohammed ben Sulayem va bien se tenir, mais sa légitimité pourrait être contestée sur le long terme. En cause, le recours engagé par Laura Villars devant la justice française, qui estime que le processus électoral n’a pas respecté les règles d’équité et de transparence.
Un scrutin maintenu malgré le recours en justice
Le tribunal judiciaire de Paris a jugé que la contestation de Laura Villars sur le processus électoral devait être examinée lors d’un procès complet. Pour autant, le juge Malik Chapuis a refusé d’accorder une « mesure de référé », ce qui aurait permis de suspendre immédiatement l’élection FIA. Résultat concret: le vote aura bien lieu, avec Mohammed ben Sulayem comme seul candidat.
Cette situation découle des nouvelles règles internes, qui exigent un certain niveau de soutien pour valider une candidature. Les prétendants potentiels, Tim Mayer, Virginie Philippot et Villars, n’ont pas pu réunir les appuis nécessaires. C’est précisément ce cadre réglementaire, jugé restrictif et potentiellement irrégulier, qui se retrouve aujourd’hui au cœur du litige porté devant la justice.
Villars et FIA Forward déterminés à poursuivre
Contrairement à ce que souhaitait la FIA, le tribunal a rejeté l’argument selon lequel ni Villars ni Mayer n’auraient la légitimité pour agir en justice. Le juge a estimé que l’affaire n’était « pas établie avec le degré d’évidence requis en référé », ce qui justifie un examen plus approfondi sur le fond. Autrement dit, les griefs ne sont pas balayés, ils sont simplement renvoyés devant une formation de jugement classique.
L’avocat de Villars, Maître Robin Binsard, a confirmé la suite de la procédure, avec une première audience fixée au 16 février 2026. En parallèle, le mouvement FIA Forward de Tim Mayer, qui soutient l’action de Villars, martèle sa volonté de défendre davantage d’« intégrité », de « transparence » et de « pratique démocratique » au sein des structures dirigeantes. Le message est clair: la bataille se jouera désormais sur le terrain du droit.
La FIA avance, mais sous surveillance
Dans sa réponse officielle, la FIA rappelle que la décision de la cour française, rendue le 3 décembre, confirme la tenue de l’élection présidentielle le 12 décembre lors des Assemblées générales à Tachkent, en Ouzbékistan. L’instance assure rester concentrée sur ces réunions et sur les discussions avec ses clubs membres autour des enjeux du sport automobile et de la mobilité.
Reste une réalité délicate pour la gouvernance du sport: même si le scrutin se déroule comme prévu, il se fera sous l’ombre d’une procédure en cours. Selon l’issue du procès sur le fond, la validité même du processus électoral pourrait être remise en cause a posteriori. Pour les acteurs du milieu, il faudra donc suivre de près ce dossier, car il touche au cœur de la crédibilité et de la stabilité institutionnelle de la FIA.
En synthèse, l’élection FIA n’est pas bloquée, mais elle est loin d’être apaisée. Le vote du 12 décembre ne sera sans doute qu’une étape d’un bras de fer juridique et politique qui se jouera désormais devant les juges, bien au-delà des circuits.

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