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Histoire de la marque

Entreprise fondée en 1899 par trois frères en France, Renault est devenu des décennies plus tard un acteur majeur du secteur automobile mondial, occupant la quatrième place des constructeurs grâce à son alliance avec Nissan.

Imaginée par l’ingénieur passionné Louis Renault, la société prend vie en association avec ses deux frères, qui gèrent la partie financière pendant qu’il s’occupe de la technique. Dès le départ, Louis se distingue en inventant et brevetant un système d’entraînement direct sur son tricycle De Dion-Bouton, rapidement transformé en véhicule à quatre roues.

Louis Renault comprend aussi que seule la compétition pourra faire connaître la marque. Il engage alors ses véhicules dans des courses de ville à ville, où ses frères prennent le volant. De belles victoires assurent à Renault la notoriété recherchée. Le public passe commande malgré des prix élevés pour l’époque.

L’entreprise prospère rapidement et s’installe sur les bords de la Seine. La gamme s’enrichit de plusieurs modèles, dont la première berline dès 1902, année où Louis conçoit son premier moteur, un 4-cylindres de 24 ch.

En 1903, Marcel, l’un des frères Renault, se tue lors de la course Paris-Madrid. C’est un coup dur pour l’équipe et pour Louis, qui confiera désormais le volant à des pilotes professionnels. Il se concentre alors sur le développement commercial de la marque en Europe et jusqu’en Amérique.

Avec le temps, la distance entre les États-Unis et l’Europe s’accentue, notamment à cause de la guerre et de la crise économique. Renault cherche à gagner en autonomie et rachète fournisseurs et entreprises pour sécuriser l’approvisionnement en matières premières et pièces détachées. Il modernise ses usines sur le modèle Ford, inaugure la fabrication à la chaîne dès 1922.

Durant la crise des années 30, l’entreprise souffre comme tout le monde. Renault réduit ses coûts, licencie, optimise la production et se diversifie: bus, camions, tracteurs, motrices électriques, moteurs d’avion… tout sort des chaînes Renault.

Tandis que la France est secouée de grèves, Renault est nationalisé en 1945 pour éviter la faillite, comme Citroën avant elle. Premier projet du nouvel établissement public: la 4CV, lancée après la guerre. Sur un marché européen avide de petites voitures bon marché, elle rencontre un immense succès, bien au-delà des attentes. Grâce aux profits réalisés, Renault investit dans la production lourde. Par fusion de Latil et Somua, Renault crée le constructeur de camions Saviem.

À mesure que la 4CV vieillit, la Dauphine lui succède en 1956 et triomphe jusque sur le marché américain. Les ventes y sont si spectaculaires que Renault doit créer une société dédiée, CAT, pour assurer la logistique transatlantique. Suivent la Renault 4 et la Renault 8 en 1961.

Les années 70 démarrent avec le succès de la Renault 5, bienvenue en pleine crise pétrolière grâce à sa sobriété. Mais la décennie reste mouvementée: pour reconquérir l’Amérique, Renault assemble des Rambler en CKD et les commercialise sous sa propre marque. Parallèlement, Renault s’internationalise en ouvrant des usines en Europe de l’Est, en Afrique, en Australie. Elle s’associe à l’américaine AMC dès 1979.

Début des années 80, Renault traverse une nouvelle zone de turbulence. Le président décide de se retirer des courses et de se recentrer: vente des actifs non essentiels, coupes budgétaires. Mais dès 1987, la marque retrouve la rentabilité et lance dans les années 90 une nouvelle génération de modèles à succès: la Clio, la nouvelle Espace, Twingo, Laguna. En 1995, la Mégane obtient quatre étoiles au crash-test Euro NCAP, une première mondiale.

À la même époque, Renault revient en Formule 1 et rafle des titres mondiaux (1992, 1993, 1995, 1996, 1997). En 1996, l’État privatise de nouveau le constructeur. Renault investit alors fortement au Brésil, en Argentine, en Turquie.

Après 2000, la marque lance des nouveautés moins couronnées de succès comme l’Avantime ou la Vel Satis, mais poursuit le développement de séries populaires comme la Clio, la Laguna, la Mégane. Aujourd’hui, l’État détient 15,7 % du capital; Renault a aussi racheté le constructeur roumain Dacia et le sud-coréen Samsung, et possède 20 % de Volvo (avec des rumeurs de rachat total).

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