Depuis le début de l’année, l’écoscore est devenu le mot qui fait frémir bien des gestionnaires de flottes. Parmi les bouleversements récents, la fiscalité des voitures de fonction connaît un coup de théâtre: la réforme des avantages en nature recalibre complètement l’accès à des véhicules que l’on croyait jusqu’ici inattainables, notamment dans le segment des modèles premium allemands.
Pourquoi l’écoscore change la donne pour les véhicules de société
Pour encourager l’électrification des parcs d’entreprise, l’État a instauré un abattement fiscal réservant ses bienfaits… aux véhicules dotés d’un écoscore validé. Ce barème, d’abord créé pour restreindre le bonus écologique aux voitures les plus vertueuses et non produites hors Europe, s’étend désormais à toute la fiscalité des voitures de fonction. Résultat: Audi , BMW, et Mercedes voient certains de leurs modèles privés d’avantage fiscal, faute d’avoir anticipé cette exigence pour leurs gammes les plus haut de gamme.
Un impact lourd sur les commandes et la gestion des flottes
La simulation est éloquente: une BMW i5 louée avant la réforme pouvait générer un avantage en nature de 148 € par mois. Désormais, sans écoscore, ce montant grimpe brutalement à 495 €. Cela représente un sérieux coup dur pour le salarié, qui doit aussi payer des cotisations sociales sur ce montant accru. Ce durcissement fiscal aurait déjà provoqué jusqu’à 30% d’annulations de commandes parmi les grandes entreprises, particulièrement amateurs de ces premiums électriques. Face à l’urgence, les constructeurs développent en hâte de nouveaux dossiers d’homologation pour étendre rapidement la liste de leurs modèles éligibles à l’écoscore.
Le jeu des marques premium: riposte et défis
Pour l’instant, seuls quelques modèles tirent leur épingle du jeu: Audi Q4 e-tron, Mercedes-Benz EQA/EQB/EQT, BMW iX1, iX2 et i4. Mercedes, Audi mais aussi BMW collaborent désormais de près avec l’ADEME pour certifier davantage de modèles et répondre à la demande de leurs clients professionnels. Pourtant, la grogne monte. Les critiques fusent contre une réforme jugée précipitée et rétroactive, surprenant aussi bien les flottes que les constructeurs. Le souci ? Aucune harmonisation: un salarié qui reçoit une voiture commandée avant la réforme, mais livrée après, garde la fiscalité aggravée… même si la voiture bénéficie plus tard de l’écoscore !
Vers une harmonisation de la fiscalité ?
Dans ce contexte, les acteurs du secteur appellent à un système plus cohérent et équitable pour tous, que la mise à jour de la fiscalité ne soit plus à la discrétion de délais administratifs. En attendant, choisir un véhicule de fonction premium réclame un œil de lynx sur la cotisation et une anticipation redoublée. Pour les passionnés d’innovation et d’efficience, la bataille entre fiscalité, écoscore et choix automobile n’a jamais été aussi animée !
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