Le marché automobile russe traverse une période sombre. Avec ses quelque 144 millions d’habitants, la Russie aurait tout pour une carrosserie bien huilée. Pourtant, la mécanique semble grippée: loin de s’améliorer, la situation se détériore depuis le début de 2025.
Une chute des ventes spectaculaire
Alors qu’en 2024 on comptait encore près d’un million de voitures neuves écoulées, le trimestre 2025 marque un tournant brutal. Seulement 82 600 voitures neuves vendues en mars, soit un effondrement de 45% par rapport à mars 2024 ! Sur l’ensemble du premier trimestre, la baisse atteint 26%. Le moteur cale d’autant plus que la contraction est rapide, surtout depuis février. Les causes ? Une hausse des taux d’intérêt, ce qui freine clairement l’achat à crédit, mais aussi une nouvelle « taxe de recyclage » imposée aux véhicules neufs. De quoi plomber les budgets et faire réfléchir plus d’un acheteur potentiel.
L’effet boomerang du contexte international
Impossible de parler du marché automobile russe sans évoquer la scène géopolitique. Une possible détente des sanctions internationales commence à poindre à l’horizon. Du coup, une partie de la population préfère temporiser et attend avec impatience le grand retour des marques étrangères. Parce qu’entre une Lada fabriquée localement et une nouveauté estampillée européenne ou américaine, le coeur, et parfois la raison, balance.
Avtovaz sur la défensive face à la concurrence
Ce jeu d’attente inquiète fortement le leader local, Avtovaz. Le constructeur, déjà secoué par la perte de son soutien Renault, grimace à l’idée de voir les mastodontes internationaux faire leur comeback. Il multiplie donc les pressions pour freiner tout retour imposant des marques étrangères, tout en surveillant la montée en puissance des constructeurs chinois, qui proposent des modèles souvent plus abordables. Ce duel entre productions locales, importations chinoises et ex-poids lourds européens risque bien de secouer la concurrence comme jamais en Russie…
Au fond, difficile de prédire comment la situation va évoluer. Une chose est sûre: le marché automobile russe cherche toujours sa voie dans ce grand embouteillage géopolitique et économique. À suivre de près…
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