Le Grand Prix de Mexico approche et Pirelli dévoile ses cartes: C2 en dur, C4 en médium, C5 en tendre. À plus de 2 200 m d’altitude, la stratégie pneus pèsera lourd. L’ambiance sera au rendez-vous dans la section stade Foro Solo, et Pirelli signe même une casquette podium spéciale, base verte et broderies dorées, imaginée avec Denis Dekovic.
Quels pneus pour Mexico?
Comme à Austin, il y a un palier net entre le dur et le médium. Le dur passe au C2, un choix très conservateur pour Mexico, avec un delta de temps au tour important et moins de grip que les C4/C5. À l’inverse, le duo C4/C5 promet de la performance, mais demande une gestion fine, surtout dans l’air raréfié.
Le scénario pourrait ainsi voir les équipes privilégier C4 et C5 en course. Avantage potentiel à la clé, mais risque d’un second arrêt si la dégradation s’invite. Opter pour le C2 autorise des relais plus longs et un possible arrêt unique, au prix d’un rythme en retrait. Les EL1-EL3 seront essentielles pour jauger la tenue des gommes en longs relais, plein d’essence, et mesurer le graining souvent marqué ici.
Stratégies et leçons de 2024
En 2024, tous les pilotes sauf Sergio Pérez ont adopté un arrêt, avec un schéma Medium-Hard validé par la piste. Le Soft n’avait servi qu’en qualifications, puis pour tenter le meilleur tour. Les relais de référence: 39 tours pour Piastri en médium, et jusqu’à 49 tours pour Bottas en dur. Cette année, le trio C2-C4-C5 pourrait rebattre légèrement les cartes, mais la logique d’un arrêt reste plausible si la gestion des pneus demeure propre.
Altitude et caractéristiques du tracé
L’Autódromo Hermanos Rodríguez culmine à plus de 2 200 m. L’appui chute, le set-up devient pointu, et la voiture glisse davantage. Le tour fait 4,304 km, pour 71 tours et 17 virages. La longue ligne droite dépasse 1,2 km et favorise des Vmax élevées avec peu d’ailerons. La piste lisse offre peu de grip en début de week-end, puis se «gomme» et les temps tombent. Prudence au freinage: la température de surface des pneus chute sur les lignes droites, favorisant les blocages. Le passage de rapports est aussi moins fréquent qu’ailleurs.
Cap sur 2026: derniers tests Pirelli
Le vaste programme de développement 2026 s’achève à Mexico. Après le Grand Prix, Pirelli reviendra en piste les mardi 28 et mercredi 29 octobre avec Sauber et Mercedes pour un ultime test des gommes plus tendres, avant la validation définitive prévue le 15 décembre (les constructions ont été validées le 1er septembre). La nouvelle gamme conserve les jantes de 18 pouces avec des pneus légèrement plus étroits.
Au total, le développement a compté 15 sessions de deux jours, dans sept pays. En 2024: Barcelone (17-18 septembre) et Mugello (8-9 septembre) pour le sec, Magny-Cours (13-14 novembre) pour le mouillé. En 2025: Barcelone (4-5 février puis 3-4 juin après le GP), Jerez (12-13 février), Fiorano (19-20 juin sur piste arrosée), Monza (9-10 septembre) et Mugello (25-26 septembre) perturbés par la météo. Paul Ricard (29-30 janvier) et Silverstone (7-8 mai) ont servi au Wet/Inter sur piste arrosée; retour à Silverstone (8-9 juillet) pour travailler le haut de gamme slick, sur la base des données de Bahreïn (2-3 mars). Budapest (5-6 août) a complété le tableau, avec la participation de toutes les équipes. Un test collectif post-saison aura lieu à Abou Dhabi (9-10 décembre) avec des «mule cars» adaptées au nouveau format.
En bref, le Grand Prix de Mexico combinera altitude, gestion du graining et choix tranchés entre performance pure et constance. Les essais post-course scelleront aussi l’étape finale vers 2026.

Commentaires