Avec la flambée de la demande pour la Citroën C3, Stellantis passe à la vitesse supérieure. Le groupe va augmenter la production de la Citroën C3 en s’appuyant sur une nouvelle capacité en Serbie, afin de suivre des commandes qui dépassent largement le rythme actuel des usines.
Une capacité renforcée pour la Citroën C3
Dès l’an prochain, Stellantis prévoit d’assembler chaque année 40 000 Citroën C3 supplémentaires dans son usine de Kragujevac, en Serbie, comme l’a indiqué le CEO de Citroën, Xavier Chardon, lors d’une interview à Paris. Cette décision vient compléter la production existante du modèle dans l’usine de Trnava, en Slovaquie.
En additionnant la C3 et sa variante SUV C3 Aircross, la production annuelle devrait atteindre autour de 300 000 véhicules. Jusqu’ici, l’essentiel des volumes sortait de Trnava, un site déjà chargé qui assemble aussi l’Opel Frontera et fonctionne à pleine capacité, ce qui limitait les possibilités d’augmenter les volumes de C3.
À ce stade, Stellantis constate qu’il « prend plus de commandes qu’il ne peut produire ». Ce décalage entre la demande et la capacité montre à quel point la Citroën C3 trouve son public, en particulier sur le segment des citadines abordables.
Une citadine électrique abordable et rentable
En France, la version électrique de la Citroën C3 est proposée à partir de 14 990 € pour les clients éligibles au dispositif de leasing social soutenu par l’État. Ce positionnement tarifaire très agressif sur l’entrée de gamme renforce l’attrait du modèle auprès des ménages qui cherchent une électrique simple et accessible.
Selon Xavier Chardon, la C3 reste rentable malgré ce prix d’appel contenu. C’est un point important dans un contexte où de nombreux modèles électriques d’entrée de gamme peinent à atteindre une marge positive. Arrivé à la tête de Citroën après des fonctions chez Volkswagen, Chardon doit composer avec une marque historique, fondée en 1919, mais qui a vu sa part de marché s’éroder.
Pour rassurer les clients et redorer son image, la marque a lancé un programme de garantie de huit ans. Citroën tente ainsi de répondre à des critiques portant sur la qualité perçue et sur des retards dans le renouvellement de sa gamme.
Stellantis réorganise son outil industriel
L’augmentation de la production de la Citroën C3 s’inscrit dans un mouvement plus large de réorganisation chez Stellantis. Le groupe recrute ainsi 400 employés supplémentaires dans son usine de Rennes, en Bretagne, où vient de démarrer l’assemblage du nouveau Citroën C5 Aircross.
Parallèlement, Stellantis revoit son dispositif mondial à la suite d’une baisse de ses profits et d’une érosion de ses parts de marché. Le groupe annonce vouloir privilégier les activités à plus forte marge aux États-Unis, avec des investissements conséquents sur ce marché clé, tout en développant des synergies avec son partenaire chinois Zhejiang Leapmotor Technology pour distribuer ses véhicules via le réseau Stellantis en Europe.
Citroën, de son côté, mise aussi sur l’image avec son engagement en Formula E, où la marque a repris le flambeau laissé par Maserati. Elle a récemment dévoilé sa nouvelle livrée de monoplace électrique sur les Champs-Élysées, signe d’une volonté de visibilité et de modernité accrue.
Citroën C3, symbole d’un renouveau prudent
Entre augmentation des capacités en Serbie, montée en puissance de Rennes et offres électriques plus accessibles, Citroën semble amorcer un début de redressement. La Citroën C3 joue ici un rôle de vitrine, en conjuguant prix attractif, rentabilité et volumes en hausse.
La marque reste toutefois en phase de reconstruction après plusieurs années de recul et de difficultés d’image. Comme le résume Xavier Chardon, Citroën est actuellement « un peu un cas à part », une situation qu’il juge pourtant encourageante. Reste à transformer ce regain d’intérêt autour de la C3 en dynamique durable sur l’ensemble de la gamme.

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