La Nissan Leaf Sunderland entre dans une nouvelle phase: Nissan a lancé la production de la troisième génération de la Leaf dans son usine de Sunderland, au Royaume-Uni. L’enjeu dépasse le simple démarrage d’une chaîne: le site a été transformé pour fabriquer des véhicules électriques sur une ligne dédiée, avec un approvisionnement batteries annoncé comme local grâce à une nouvelle gigafactory voisine.
Une usine de Sunderland remodelée pour l’électrique
Nissan explique avoir transformé l’usine de Sunderland afin de rendre possible la fabrication de véhicules électriques sur la «line two» pour la première fois. Le constructeur met en avant une modernisation de type factory of the future, avec l’usage de la donnée, de la réalité virtuelle et d’une cartographie numérique du site. Sur le papier, c’est un signal clair: l’électrification n’est plus un projet, mais un mode de production installé.
Dans le détail, la montée en puissance passe aussi par des investissements lourds en outillage et automatisation. Nissan cite notamment 137 nouveaux outillages de presse pour former 42 panneaux de carrosserie, ainsi que 78 nouveaux robots en carrosserie, dont une installation de soudure laser automatisée annoncée avec une précision de 0,3 mm. Côté peinture, de nouvelles teintes sont mentionnées, dont Sukumo Blue et Luminous Teal.
Batteries et logistique: le nerf de la guerre
Le point le plus structurant, c’est l’écosystème batterie. Le site de Sunderland est désormais voisin d’une nouvelle gigafactory AESC, présentée comme fournissant une technologie de batteries «next-generation» avec une densité énergétique accrue, afin d’améliorer autonomie et performances de la nouvelle Leaf. Le texte ne donne pas de chiffres d’autonomie ni de capacité, donc difficile d’évaluer l’ampleur du gain, mais l’intention industrielle est nette: sécuriser la chaîne de valeur au plus près de l’assemblage.
Nissan met aussi en avant une étape clé de l’assemblage, la “battery marriage” (mariage batterie), via une installation automatisée en Trim and Chassis. L’opération est décrite comme l’intégration de la batterie dans la voiture avec 26 boulons en 56 secondes. Ajoutez à cela 475 véhicules autoguidés pour amener les pièces au plus près de la ligne, et on comprend la logique: réduire les temps, fiabiliser les flux, et industrialiser l’électrique avec les mêmes exigences que le thermique.
Investissements, emplois et signal politique
Nissan indique que produire la nouvelle Leaf au Royaume-Uni représente un investissement de 450 M£ sur ses opérations et sa supply chain. Pour rester cohérente côté lecteur français, cela correspond à un ordre de grandeur d’environ 520 M€ (conversion indicative, sans taux précisé). Le démarrage a été marqué par une cérémonie sur site, avec des prises de parole de Nissan, d’AESC et de responsables publics britanniques.
Le constructeur rappelle l’empreinte sociale du site: 6 000 emplois à Sunderland et 7 000 au total au Royaume-Uni, en incluant notamment le centre technique NTCE et le design center de Paddington. Nissan évoque aussi environ 30 000 emplois soutenus dans la chaîne d’approvisionnement britannique. Enfin, plus de 360 000 heures de formation auraient été réalisées pour une équipe de 6 000 personnes afin de préparer la production du nouveau modèle.
Et après la Leaf: une gamme multi-technos à Sunderland
La Leaf n’est pas un cas isolé. Nissan précise que l’usine enchaînera avec un Nissan Juke 100% électrique l’année prochaine, également sur la «line two». En parallèle, Sunderland continue d’assembler des modèles allant du 100% électrique à l’hybride, en passant par l’e-POWER sur Qashqai, le Juke HEV, ainsi que des motorisations thermiques. Autrement dit, le site se positionne comme une plateforme industrielle capable de gérer plusieurs technologies, ce qui peut être un atout en période de transition.
avec le lancement de la troisième génération, la Nissan Leaf Sunderland devient un marqueur industriel fort. Nissan met en avant une usine modernisée, une logistique automatisée et un ancrage batterie local via AESC. Sans données techniques sur la voiture elle-même, l’information clé reste la stratégie: industrialiser l’électrique à grande échelle, tout en préparant la suite avec un Juke électrique annoncé pour 2026.

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